
En janvier 2016, trois ans après avoir débuté le transfert d’une partie de son or détenu à l’étranger dans les coffres de la Banque de France, à Paris, et de la Fed à New York, la Bundesbank a annoncé qu'elle avait rapatrié un total de 366,3 tonnes, portant le total des réserves d’or détenues à Francfort à 1 402 tonnes, soit 41,5% du total de l’or allemand (3 381 tonnes). Une quantité pour la première fois supérieure à celle entreposée à la Fed de New York qui, en date du 27 janvier 2016, hébergeait 39,9% de l’or officiel de l’Allemagne (1 347 tonnes).
"Avec près de 1.403 tonnes, Francfort est, depuis la fin de l'année passée, devant New York le principal lieu de stockage de nos réserves d'or," a déclaré Carl-Ludwig Thiele, membre du Conseil d’administration de la Bundesbank. "Le rapatriement se déroule sans problèmes. Par rapport à l'année 2014, nous avons réussi à augmenter encore une fois sensiblement le volume de transport. Tout se déroule selon le calendrier prévu," a ajouté Thiele, en janvier dernier.
En janvier 2013, la Bundesbank avait annoncé son intention d'entreposer la moitié des réserves d’or allemandes dans ses propres coffres à Francfort d’ici 2020, ce qui nécessitait le rapatriement de 300 tonnes d’or de New York et de tout l’or qui se trouvait à Paris, soit 374 tonnes. En janvier 2016, il restait à rapatrier 111 tonnes de New York et 196,4 tonnes de Paris.
Les vraies raisons sont différentes... Suite à la publication de plusieurs rapports semant le doute sur l'état réel du stock d'or, l'équivalent allemand de la Cour des comptes a demandé en octobre 2012l'établissement d'unaudit. Plus précisément, la Cour voulait s’assurer que les quelque 3 400 tonnes d’or, dont plus de 2 000 tonnes étaient détenues à l’étranger, existaient réellement, "parce que l'authenticité et le poids des stocks n’avaient jamais été vérifiés." Le mouvement de rapatriement s’intensifia suite à des rumeurs selon lesquelles une grande partie de l’or détenu à l’étranger aurait été "ré-hypothéqué", que cet or n’y serait plus, qu’il aurait été refondu, prêté ou vendu.
À cette époque, Carl-Ludwig Thiele déclarait au Handesblatt que ces transferts serviraient à "bâtir la confiance", et il essaya vigoureusement de faire taire les rumeurs. Cela dit, rapatrier l’or conservé dans les banques centrales étrangères est précisément l’opposé d’un "acte de confiance".